He was uncompromising when composing his songs. His tactical method of addressing issues was profound and often humorous, making him a unique and effective figure in the French community.
Brassens, born in 1921 in the small Mediterrenean port of Sete, wanted to be a poet. He realized very early however that poetry in the 20th century could hardly put bread on the table and instead set himself to become a singer.
He is much less famous internationally than contemporaries like Charles Aznavour, Edith Piaf and Yves Montand, as much of the impact of his songs came from the lyrics, which proved difficult to translate into other languages. He loved the Middle Ages and used a great deal of Old French vocabulary, as well as many classical - ie., Latin and Greek - references. Few people, even in France, possess the background to fully understand his songs.
Yet he was at the same time a hugely popular singer and many of his songs still carry a lot of appeal and relevance. In this sense, he can be compared to Boris Vian, to Jacques Brel, and to a lesser extent to Serge Gainsbourg.
He was very sophisticated, yet at the same time used profanity liberally. While he wasn't politically engaged, he was nevertheless unambiguously a leftist, many of his songs carrying blatant and buoyant anarchist overtones.
While his music was initially quite primitive, the 1950's St-Germain-des-Pres influence quickly made itself felt and while subdued and - in his mind - always secondary to the lyrics, it became increasingly sophisticated - to the point that many of his songs have been covered and reinterpretated by jazzmen (see for instance this UK site: www.projetbrassens.eclipse.co.uk)
He died in 1981, but up to this date (2006) there are few French people - including most of those born since - who can't sing along to his most famous song, Les Copains d'abord ("Friends foremost") or his "Bancs public" ("Public Benches").
For those interested, this site carries a number of (quite good) English tranlations of his songs: www.brassens.org
À mon frère revenant d'Italie
Georges Brassens Lyrics
Jump to: Overall Meaning ↴ Line by Line Meaning ↴
Du pays dont je me souviens
Comme d'un rêve
De ces beaux lieux où l'oranger
Naquit pour nous dédommager
Du péché d'Eve
Tu l'as vu, ce fantôme altier
Sous son empire
César dans sa pourpre est tombé
Dans un petit manteau d'abbé
Sa veuve expire
Tu t'es bercé sur ce flot pur
Où Naples enchâsse dans l'azur
Sa mosaïque
Oreiller des lazzaroni
Où sont nés le macaroni
Et la musique
Qu'il soit rusé, simple ou moqueur
N'est-ce pas qu'il nous laisse au cur
Un charme étrange
Ce peuple ami de la gaieté
Qui donnerait gloire et beauté
Pour une orange
Ischia ! c'est là qu'on a des yeux
C'est là qu'un corsage amoureux
Serre la hanche
Sur un bas rouge bien tiré
Brille, sous le jupon doré
La mule blanche
Pauvre Ischia ! bien des gens n'ont vu
Tes jeunes filles que pied nu
Dans la poussière
On les endimanche à prix d'or
Mais ton pur soleil brille encor
Sur leur misère
Quoi qu'il en soit, il est certain
Que l'on ne parle pas latin
Dans les Abruzzes
Et que jamais un postillon
N'y sera l'enfant d'Apollon
Ni des neuf Muses
Toits superbes ! froids monuments
Linceul d'or sur des ossements
Ci-gît Venise
Là mon pauvre cur est resté
S'il doit m'en être rapporté
Dieu le conduise
Mais de quoi vais-je ici parler
Que ferait l'homme désolé
Quand toi, cher frère
Ces lieux où j'ai failli mourir
Tu t'en viens de les parcourir
Pour te distraire
Frère, ne t'en va plus si loin
D'un peu d'aide j'ai grand besoin
Quoi qu'il m'advienne
Je ne sais où va mon chemin
Mais je marche mieux quand ta main
Serre la mienne
The song "À mon frère revenant d'Italie" by Georges Brassens is a tribute to the singer's brother who had just returned from a trip to Italy. The lyrics evoke the beauty and charm of Italy through different images and allusions. The first stanza sets the tone by describing Italy as a dreamlike place where the orange tree was born to compensate for Eve's sin. The second stanza refers to the splendor of the Roman Empire and its ultimate fall, and how the once-mighty Caesar ended up wearing the garb of a priest. The third stanza praises the beauty of Naples, its blue sea, and how it became the birthplace of pasta and music. The chorus refers to the Italian people's love of joy and their willingness to exchange it for an orange.
The second part of the song moves to the island of Ischia, known for its beautiful women and landscapes, and the contrast between the luxury of those who can afford it and the poverty of those who cannot. The fifth stanza refers to Venice, with its magnificent palaces and decay, and how the singer's heart has remained there. However, he quickly dismisses this topic, knowing that his brother has just returned from Italy and that his own misfortunes are less important. The last stanza is a plea for his brother to stay by his side, as he needs his help and support on his uncertain path.
Line by Line Meaning
Ainsi, mon cher, tu t'en reviens
My dear brother, you are returning
Du pays dont je me souviens
From the country I remember
Comme d'un rêve
Like from a dream
De ces beaux lieux où l'oranger
From those beautiful places where the orange tree
Naquit pour nous dédommager
Was born to compensate us
Du péché d'Eve
For the sin of Eve
Tu l'as vu, ce fantôme altier
You have seen that proud ghost
Qui jadis eut le monde entier
Who once had the whole world
Sous son empire
Under its empire
César dans sa pourpre est tombé
Caesar in his purple fell
Dans un petit manteau d'abbé
In a small abbot's coat
Sa veuve expire
His widow expires
Tu t'es bercé sur ce flot pur
You have been rocked on this pure wave
Où Naples enchâsse dans l'azur
Where Naples sets in the blue
Sa mosaïque
Its mosaic
Oreiller des lazzaroni
Pillow of the lazzeroni
Où sont nés le macaroni
Where macaroni was born
Et la musique
And the music
Qu'il soit rusé, simple ou moqueur
Whether it is cunning, simple or mocking
N'est-ce pas qu'il nous laisse au cœur
Doesn't it leave us with a strange charm in our heart
Un charme étrange
A strange charm
Ce peuple ami de la gaieté
This people who are friends of joy
Qui donnerait gloire et beauté
Who would give glory and beauty
Pour une orange
For an orange
Ischia ! c'est là qu'on a des yeux
Ischia! That's where you have eyes
C'est là qu'un corsage amoureux
That's where a loving bodice
Serre la hanche
Squeezes the hip
Sur un bas rouge bien tiré
On a well-pulled red stocking
Brille, sous le jupon doré
Shines, under the golden petticoat
La mule blanche
The white mule
Pauvre Ischia ! bien des gens n'ont vu
Poor Ischia! Many people have not seen
Tes jeunes filles que pied nu
Your young barefoot girls
Dans la poussière
In the dust
On les endimanche à prix d'or
We dress them up for a fortune
Mais ton pur soleil brille encor
But your pure sun still shines
Sur leur misère
On their misery
Quoi qu'il en soit, il est certain
Be that as it may, it is certain
Que l'on ne parle pas latin
That one does not speak Latin
Dans les Abruzzes
In Abruzzo
Et que jamais un postillon
And that a postillion never
N'y sera l'enfant d'Apollon
Will be a child of Apollo there
Ni des neuf Muses
Nor of the nine muses
Toits superbes ! froids monuments
Superb roofs! Cold monuments
Linceul d'or sur des ossements
Golden shroud on bones
Ci-gît Venise
Here lies Venice
Là mon pauvre cœur est resté
There my poor heart stayed
S'il doit m'en être rapporté
If it must be brought back to me
Dieu le conduise
God may lead it
Mais de quoi vais-je ici parler
But what am I going to talk about here
Que ferait l'homme désolé
What would the desperate man do
Quand toi, cher frère
When you, dear brother
Ces lieux où j'ai failli mourir
These places where I almost died
Tu t'en viens de les parcourir
You have just traveled through them
Pour te distraire
To entertain yourself
Frère, ne t'en va plus si loin
Brother, don't go so far away anymore
D'un peu d'aide j'ai grand besoin
I need a lot of help
Quoi qu'il m'advienne
Whatever happens to me
Je ne sais où va mon chemin
I don't know where my path is going
Mais je marche mieux quand ta main
But I walk better when your hand
Serre la mienne
Holds mine
Lyrics © Universal Music Publishing Group
Written by: Alfred De Musset, Georges Charles Brassens
Lyrics Licensed & Provided by LyricFind
Léon
À mon frère revenant d'Italie
(poème complet)
Ainsi, mon cher, tu t’en reviens
Du pays dont je me souviens
Comme d’un rêve,
De ces beaux lieux où l’oranger
Naquit pour nous dédommager
Du péché d’Ève.
Tu l’as vu, ce ciel enchanté
Qui montre avec tant de clarté
Le grand mystère ;
Si pur, qu’un soupir monte à Dieu
Plus librement qu’en aucun lieu
Qui soit sur terre.
Tu les as vus, les vieux manoirs
De cette ville aux palais noirs
Qui fut Florence,
Plus ennuyeuse que Milan
Où, du moins, quatre ou cinq fois l’an,
Cerrito danse.
Tu l’as vue, assise dans l’eau,
Portant gaiement son mezzaro,
La belle Gênes,
Le visage peint, l’œil brillant,
Qui babille et joue en riant
Avec ses chaînes.
Tu l’as vu, cet antique port,
Où, dans son grand langage mort,
Le flot murmure,
Où Stendhal, cet esprit charmant,
Remplissait si dévotement
Sa sinécure.
Tu l’as vu, ce fantôme altier
Qui jadis eut le monde entier
Sous son empire.
César dans sa pourpre est tombé ;
Dans un petit manteau d’abbé
Sa veuve expire.
Tu t’es bercé sur ce flot pur
Où Naple enchâsse dans l’azur
Sa mosaïque,
Oreiller des lazzaroni
Où sont nés le macaroni
Et la musique.
Qu’il soit rusé, simple ou moqueur,
N’est-ce pas qu’il nous laisse au cœur
Un charme étrange,
Ce peuple ami de la gaieté
Qui donnerait gloire et beauté
Pour une orange ?
Catane et Palerme t’ont plu.
Je n’en dis rien ; nous t’avons lu.
Mais on t’accuse
D’avoir parlé bien tendrement,
Moins en voyageur qu’en amant,
De Syracuse.
Ils sont beaux, quand il fait beau temps,
Ces yeux presque mahométans
De la Sicile ;
Leur regard tranquille est ardent,
Et bien dire en y répondant
N’est pas facile.
Ils sont doux, surtout quand le soir
Passe dans son domino noir
La toppatelle.
On peut l’aborder sans danger,
Et dire : « Je suis étranger.
Vous êtes belle. »
Ischia ! C’est là qu’on a des yeux,
C’est là qu’un corsage amoureux
Serre la hanche.
Sur un bas rouge bien tiré
Brille, sous le jupon doré,
La mule blanche.
Pauvre Ischia ! bien des gens n’ont vu
Tes jeunes filles que pied nu
Dans la poussière.
On les endimanche à prix d’or ;
Mais ton pur soleil brille encor
Sur leur misère.
Quoi qu’il en soit, il est certain
Que l’on ne parle pas latin
Dans les Abruzzes,
Et que jamais un postillon
N’y sera l’enfant d’Apollon
Ni des neuf Muses.
Il est bizarre, assurément,
Que Minturnes soit justement
Près de Capoue.
Là tombèrent deux demi-dieux,
Tout barbouillés, l’un de vin vieux,
L’autre de boue.
Les brigands t’ont-ils arrêté
Sur le chemin tant redouté
De Terracine ?
Les as-tu vus dans les roseaux
Où le buffle aux larges naseaux
Dort et rumine ?
Hélas ! hélas ! tu n’as rien vu.
Ô (comme on dit) temps dépourvu
De poésie !
Ces grands chemins, sûrs nuit et jour.
Sont ennuyeux comme un amour
Sans jalousie.
Si tu t’es un peu détourné,
Tu t’es à coup sûr promené
Près de Ravenne.
Dans ce triste et charmant séjour
Où Byron noya dans l’amour
Toute sa haine.
C’est un pauvre petit cocher
Qui m’a mené sans accrocher
Jusqu’à Ferrare.
Je désire qu’il t’ait conduit.
Il n’eut pas peur, bien qu’il fît nuit ;
Le cas est rare.
Padoue est un fort bel endroit,
Où de très-grands docteurs en droit
Ont fait merveille.
Mais j’aime mieux la polenta
Qu’on mange aux bords de la Brenta
Sous une treille.
Sans doute tu l’as vue aussi,
Vivante encore, Dieu merci !
Malgré nos armes,
La pauvre vieille du Lido,
Nageant dans une goutte d’eau
Pleine de larmes.
Toits superbes ! froids monuments !
Linceul d’or sur des ossements !
Ci-gît Venise.
Là mon pauvre cœur est resté.
S’il doit m’en être rapporté,
Dieu le conduise !
Mon pauvre cœur, l’as-tu trouvé
Sur le chemin, sous un pavé,
Au fond d’un verre ?
Ou dans ce grand palais Nani,
Dont tant de soleils ont jauni
La noble pierre ?
L’as-tu vu sur les fleurs des prés,
Ou sur les raisins empourprés
D’une tonnelle ?
Ou dans quelque frêle bateau
Glissant à l’ombre et fendant l’eau
À tire-d’aile ?
L’as-tu trouvé tout en lambeaux
Sur la rive où sont les tombeaux ?
Il y doit être.
Je ne sais qui l’y cherchera,
Mais je crois bien qu’on ne pourra
L’y reconnaître.
Il était gai, jeune et hardi,
Il se jetait en étourdi
À l’aventure.
Librement il respirait l’air,
Et parfois il se montrait fier
D’une blessure.
Il fut crédule, étant loyal,
Se défendant de croire au mal
Comme d’un crime.
Puis tout à coup il s’est fondu
Ainsi qu’un glacier suspendu
Sur un abime…
Mais de quoi vais-je ici parler ?
Que ferais-je à me désoler,
Quand toi, cher frère,
Ces lieux où j’ai failli mourir,
Tu t’en viens de les parcourir
Pour te distraire ?
Tu rentres tranquille et content ;
Tu tailles ta plume en chantant
Une romance.
Tu rapportes dans notre nid
Cet espoir qui toujours finit
Et recommence.
Le retour fait aimer l’adieu ;
Nous nous asseyons près du feu,
Et tu nous contes
Tout ce que ton esprit a vu,
Plaisirs, dangers, et l’imprévu,
Et les mécomptes.
Et tout cela sans te fâcher,
Sans te plaindre, sans y toucher
Que pour en rire ;
Tu sais rendre grâce au bonheur,
Et tu te railles du malheur
Sans en médire.
Ami, ne t’en vas plus si loin.
D’un peu d’aide j’ai grand besoin,
Quoi qu’il m’advienne.
Je ne sais où va mon chemin,
Mais je marche mieux quand ma main
Serre la tienne.
—Alfred de Musset, Poésies Nouvelles
Duane Sarjec
Alfred de Musset est de loin le plus grand poète français !
Ian Moro
merci beaucoup... sans Georges Brassens,je n'aurai jamais aimé les poètes classiques!
Bernard Doubravass
@Léon quel texte exceptionnel
Léon
De même, ma vie a été changée par cette rencontre.