Les Singes
Jacques Brel Lyrics


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Avant eux avant les culs pelés
La fleur l'oiseau et nous étions en liberté
Mais ils sont arrivés et la fleur est en pot
Et l'oiseau est en cage et nous en numéro
Car ils ont inventé prisons et condamnés
Et casiers judiciaires et trous dans la serrure
Et les langues coupées des premières censures
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes les singes les singes de mon quartier
Les singes les singes les singes de mon quartier

Avant eux il n'y avait pas de problème
Quand poussaient les bananes même pendant le Carême
Mais ils sont arrivés bardés d'intolérances
Pour chasser en apôtres d'autres intolérances
Car ils ont inventé la chasse aux Albigeois
La chasse aux infidèles et la chasse à ceux-là
La chasse aux singes sages qui n'aiment pas chasser
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes les singes les singes de mon quartier
Les singes les singes les singes de mon quartier

Avant eux l'homme était un prince
La femme une princesse l'amour une province
Mais ils sont arrivés le prince est un mendiant
La province se meurt la princesse se vend
Car ils ont inventé l'amour qui est un péché
L'amour qui est une affaire le marché aux pucelles
Le droit de courte-cuisse et les mères maquerelles
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes les singes les singes de mon quartier
Les singes les singes les singes de mon quartier

Avant eux il y avait paix sur terre
Quand pour dix éléphants il n'y avait qu'un militaire
Mais ils sont arrivés et c'est à coups de bâtons
Que la raison d'État a chassé la raison
Car ils ont inventé le fer à empaler
Et la chambre à gaz et la chaise électrique
Et la bombe au napalm et la bombe atomique
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés




Les singes les singes les singes de mon quartier
Les singes les singes les singes de mon quartier

Overall Meaning

The song Les singes by Jacques Brel sheds light on the darker side of human civilization. The lyrics explain how the arrival of human beings has affected the natural ecosystem and its inhabitants. Before the arrival of humans, the flowers, birds, and other species coexisted freely with each other, along with the singer of the song. However, since the humans arrived, things changed dramatically. Flowers are now kept in pots, birds are trapped in cages, and humans are marked as mere numbers. This is because humans have created confinement, prisons, and other forms of punishment such as a criminal record, leading to a loss of freedom. Even the freedom of speech has been imposed upon by censorship. Hence, humans have defined themselves as "civilized" by suppressing and caging their fellow beings.


Moreover, the second part of the song explores other aspects of human cruelty. The singer continues by stating that humans have also introduced intolerance to society. They imposed their beliefs and forms of worship upon others by engaging in the hunt to eradicate those who differ in beliefs, such as the Albigensians. Even wise, non-violent beings such as the peaceful monkeys become victims of hunt, slaughter, and abuse. All this intolerance, persecution, and killing in the name of intolerance marks humans as civilized.


Thirdly, the song explains how the arrival of humans changed the concept of love and morality. The singer says that before the arrival of humans, love was pure and simple. However, after their arrival, it became an affair, where women sold themselves as if they were commodities. Love became a sin, and the moral values were lost. Hence, humans have taken simple, beautiful things and turned them into something immoral and violent.


Les singes song by Jacques Brel is a powerful critique of the impact of human civilization. It highlights the darker side of human existence, which includes the caging of fellow beings, intolerance, loss of morality, and violence. This song’s message remains very relevant today, where humans still inflict pain and suffering on others in the name of civilization.


Line by Line Meaning

Avant eux avant les culs pelés
Before them, before the bare-assed ones


La fleur l'oiseau et nous étions en liberté
The flower, the bird, and we were free


Mais ils sont arrivés et la fleur est en pot
But they arrived, and the flower is in a pot


Et l'oiseau est en cage et nous en numéro
And the bird is in a cage, and we're just numbers


Car ils ont inventé prisons et condamnés
Because they invented prisons and convicts


Et casiers judiciaires et trous dans la serrure
And police records and peepholes


Et les langues coupées des premières censures
And the tongues cut off from the first censors


Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
And it's been since then that they are civilized


Les singes les singes les singes de mon quartier
The monkeys, the monkeys, the monkeys of my neighborhood


Avant eux il n'y avait pas de problème
Before them, there were no problems


Quand poussaient les bananes même pendant le Carême
When bananas grew even during Lent


Mais ils sont arrivés bardés d'intolérances
But they arrived loaded with intolerance


Pour chasser en apôtres d'autres intolérances
To hunt as apostles for other intolerances


Les chasses aux Albigeois, aux infidèles
The hunts for Albigensians and infidels


Et la chasse aux singes sages qui n'aiment pas chasser
And the hunt for wise monkeys who don't like to hunt


Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
And it's been since then that they are civilized


Les singes les singes les singes de mon quartier
The monkeys, the monkeys, the monkeys of my neighborhood


Avant eux l'homme était un prince
Before them, man was a prince


La femme une princesse l'amour une province
Woman a princess, love a province


Mais ils sont arrivés le prince est un mendiant
But they arrived, and the prince is a beggar


La province se meurt la princesse se vend
The province is dying, the princess is for sale


Car ils ont inventé l'amour qui est un péché
Because they invented love as a sin


L'amour qui est une affaire le marché aux pucelles
Love as a business, the market for virgins


Le droit de courte-cuisse et les mères maquerelles
The right to short skirts and pimp mothers


Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
And it's been since then that they are civilized


Les singes les singes les singes de mon quartier
The monkeys, the monkeys, the monkeys of my neighborhood


Avant eux il y avait paix sur terre
Before them, there was peace on earth


Quand pour dix éléphants il n'y avait qu'un militaire
When there was only one soldier for every ten elephants


Mais ils sont arrivés et c'est à coups de bâtons
But they arrived, and with blows of sticks


Que la raison d'État a chassé la raison
That state reason drove out reason


Car ils ont inventé le fer à empaler
Because they invented impaling with iron stakes


Et la chambre à gaz et la chaise électrique
And the gas chamber and the electric chair


Et la bombe au napalm et la bombe atomique
And the napalm bomb and the atomic bomb


Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
And it's been since then that they are civilized


Les singes les singes les singes de mon quartier
The monkeys, the monkeys, the monkeys of my neighborhood




Contributed by Alaina O. Suggest a correction in the comments below.
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fany fan fan

JACQUES BREL, MICHEL, JOJO ET LES AUTRES
L’aventure continue…

On le sait, ça n’est pas un livre « de plus » sur le chanteur Jacques Brel, c’est le récit d’une aventure et le portrait d’un homme hors du commun, d’un « libertaire pacifiste » et altruiste qui a donné le meilleur de lui-même à l’écart des médias et des feux de la rampe. Ce qu’on ignore peut-être, c’est qu’il ne s’agit pas non plus d’un livre entre deux, d’une enquête comme une autre, mais le fruit d’une quête personnelle : commencée à l’aurore d’une vie essentiellement vouée à la défense et à l’illustration de la chanson, elle se poursuit aujourd’hui avec la sortie d’une édition en format poche, revue et complétée pour l’occasion. Explications de l’auteur, mots de lecteurs… et brouillon du chanteur – enregistré par lui-même à Atuona ! – d’une chanson majeure : attention, document exceptionnel d’un chef-d’œuvre en devenir !


« Merci pour votre ouvrage sur Jacques Brel aux Marquises. C’est intéressant, émouvant, passionnant, bouleversant. Nous avons beaucoup appris, ma fille et moi (c’est elle qui me l’a prêté) et nous en parlons avec émotion. Après sa lecture, que j’ai conseillée aux autres membres de ma famille, nous avons ressorti les disques et nous comprenons mieux le sens des paroles. Votre ouvrage est très bien écrit et se lit aisément. Quant à Atuona, on a l’impression d’y être… »

Depuis la parution de ce livre sur le voyage au bout de la vie de Jacques Brel, en septembre 2013, résultante d’un reportage en Polynésie effectué deux ans plus tôt, j’ai eu la chance d’obtenir nombre d’informations et documents complémentaires inédits. Au bonheur d’offrir pour la première fois cette histoire-là en partage, puis à celui de constater que ce qui nous a touchés si fort « là-bas », où sa voix « chante encore » (cf. la Lettre à Jacques Brel de Barbara), touche et continue de toucher pareillement les lecteurs (cf. le récent courriel ci-dessus signé Hélène T.), s’est ajoutée en effet la joie de poursuivre désormais le chemin avec les anciens amis du Grand Jacques ; ceux qui l’ont fréquenté durant ses trois dernières années, à Tahiti comme aux Marquises, à Hiva Oa, où la réalité a rejoint la chanson.


riviere-cheval

Après coup, cet ouvrage a permis que les proches de Brel aux antipodes et moi-même devenions également très proches. Nous n’arrêtons plus de converser, d’échanger des idées et des souvenirs, de vérifier des informations, de les recouper et même d’échafauder des hypothèses sur ce qui aurait pu être le quotidien de « Jacbrel » (sobriquet phonétique sous lequel le connaissaient les Marquisiens, comme si c’était un patronyme en soi), une fois installé dans sa propre maison sur les hauteurs d’Atuona. Pourquoi ? Parce que chacun d’entre eux s’est déclaré heureux, ému même de retrouver, à sa lecture, l’homme extraordinaire qu’ils ont connu, qu’ils ont été très peu à connaître d’aussi près, dans la vérité des choses et non dans l’artifice du spectacle (bien qu’une même sincérité, dans son cas, l’ait toujours accompagné à la ville comme à la scène).

Tout au long de ce périple sur les traces du Grand Jacques, pendant que je le vivais ou le retranscrivais, je me suis senti interpellé par de curieuses coïncidences : retrouvailles inattendues, passerelles improbables… Cerise sur le gâteau, voilà que l’un des principaux personnages de la saga brélienne aux Marquises se révèle être, par ricochets normands, un membre de ma famille d’alliance ! Il a fallu que notre séjour accouche d’un livre imprévu, non planifié – même pas envisagé – puis que celui-ci fasse naître un dialogue nourri, malgré douze heures de décalage horaire, pour que ce lointain cousinage nous saute aux yeux ! « Ce que nous appelons le hasard, disait Voltaire, n’est et ne peut être que la cause ignorée d’un effet connu… »

C’est une chance insigne d’avoir intégré ainsi le cercle restreint des amis du poète disparu ; voire d’être considéré comme un confident privilégié, s’agissant de Jacky le Polynésien : sur son (modeste) train de vie, ses paris (fous) d’aviateur, ses projets (altruistes) pour les Marquises… Alors, aujourd’hui, sans aller jusqu’à l’édition augmentée à laquelle j’aspire (qui devra attendre quelques années pour voir, peut-être, le jour), la version en format poche de L’aventure commence à l’aurore qui vient de sortir en librairie constitue déjà une édition revue et (légèrement) complétée. J’ai saisi cette opportunité offerte par mon éditeur pour, d’une part, corriger des imprécisions et confirmer grâce à de nouvelles sources ce qui semblait encore incertain, et d’autre part ajouter des infos, disséminées dans le corps du récit : des anecdotes éloquentes, des extraits de correspondances inédites et quelques faits nouveaux.

Brel-couv-poche-copie-1« Jacques serait fier de te lire », m’a écrit un grand chanteur français que j’estime beaucoup, lui aussi très discret et avare de sa présence dans les médias. Peut-être. On n’en sait rien. Ce que je sais, en revanche, et en toute certitude, c’est que rien ne sera jamais aussi fort pour moi que d’avoir pu marcher sur ses pas – ceux d’un « voyageur lointain » (Barbara) redevenu anonyme après avoir été « l’être le plus important qui soit dans la chanson » (Brassens), un homme révolté, indigné, provocateur à ses heures, débordant d’empathie, toujours positif et néanmoins désespéré (mais avec élégance) –, là où lui-même avait marché sur les pas de Gauguin…


De « Six pieds sous terre »
à « Jojo »

Dans le chapitre 16 de L’aventure commence à l’aurore, intitulé « Avec l’ami Jojo » (pp. 225-238 de l’édition originale et 259-274 de la version poche), je souligne l’importance de la « transpiration » chez Jacques Brel dans son processus d’écriture, une fois survenue l’« inspiration ». Pour ce faire, je me fonde sur la découverte, durant mon séjour en Polynésie, de brouillons inconnus de deux chansons du futur album. La ville s’endormait et Jojo. Mais attention, pas de simples manuscrits, des brouillons chantés et enregistrés sur un magnétophone à cassettes par Brel lui-même dans sa petite case d’Atuona, s’accompagnant à l’orgue…

Des moutures de chansons à naître, terriblement émouvantes, qui nous permettent de vérifier qu’il y a souvent loin de la coupe aux lèvres. On savait bien que tel était le cas avec Jacques Brel. Lui-même n’a jamais cherché à nier, au contraire, le rôle et l’importance du travail dans le développement d’une œuvre. On était pourtant à cent lieues de se douter à quel point. Il aura fallu partir sur ses traces au bout du monde pour s’en rendre compte. Pour comprendre combien il avait besoin de remettre son ouvrage sur le métier. Des moutures mais surtout d’incroyables documents, pour ne pas dire davantage, enregistrés probablement dans les premières semaines de l’année 1977 (le disque serait mis en boîte à Paris en septembre-octobre suivants).

C’est le besoin de rendre hommage à son ami Georges Pasquier, alias Jojo, disparu le 1er septembre 1974, qui, deux ans plus tard, allait être le déclencheur de l’album. Mais aussi un frein, des mois durant, car Jacques tient absolument à terminer cette chanson avant de s’attaquer réellement à la suite. Entre septembre 76 et début 77, il va peiner, galérer, souffrir, sans parvenir à trouver le bon angle d’attaque. L’épreuve est extrêmement difficile à surmonter, à la hauteur du chagrin que lui a causé la mort de celui qui était sa conscience politique et son confident le plus proche.



Niva Sheran

pour toi camarade:

parfois, 
il se met à gémir quelques langueurs marines
où des marins serinent 
que Saint-Cas doit dormir tout au bout du brouillard
parfois, 
il me chante à tue-tête quelques chansons paillardes 
moi, son corps de garde 
j’en bouchonne ma trompette pour qu'éclate la fête
Six pieds sous terre il chante encore
Six pieds sous terre il n'est pas mort
parfois, on se déchire le mou on se déchire le tendre
pour tenter de comprendre 
pourquoi tant tant d'amis sont bien morts avant lui
parfois, 
remontant nos mémoires on redescend la butte
on rit de pute en pute 
on courre de bar en bar glissant du gris au noir
Six pieds sous terre il trinque encore
Six pieds sous terre il n'est pas mort
parfois, 
j'apporte quelques cris quelques vins quelques blondes 
nous refaisons le monde 
qui a été teint en gris et que s'est pas joli
et puis, 
quand t'arrives demain
tout les flacons sont vides
c'est l'heure qui fait des rides 
aux yeux des vieux gamins que l'on tissent en riant
Six pieds sous terre il tisse encore
Six pieds sous terre il n'est pas mort
et puis, 
je le quitte au matin pour de vagues besognes
parmi quelques ivrognes 
des amputés du cœur qui ont trop ouvert les mains
et puis, 
je rentre à petit pas me tenant par les rêves
orphelin jusqu'aux lèvres 
mais heureux à pleurer qu'il ne le sache pas
Six pieds sous terre il m'aime encore
Six pieds sous terre il n'est pas mort

salutations du Maroc! :)



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sylviane chouitah

Le personnage réel JOJO est Georges Pasquier ami de Jacques, semblait être1bon vivant.Symbiose de cette Ode à JOJO interprétée avec brio par Jacques Hymne à l'Amitié, union entre Amitié & Amour frontière étroite, se veut d'être sincère & fidèle, unissant pour de longues années 6 pieds sous terre il chante encore, il n'est pas mort; il trinque encore, il n'est pas mort À mon défunt mari adoré après 52A d'union Ma vie sans toi s'éteint aux pleurs où je me noie.. Mais "heureuse" de savoir, Que je te viens déjà, 6 pieds sous terre "Adoré" tu n'es pas mort, 6 pieds sous terre "Adoré" je t'aime "Pour l'éternité". ❣ ❤ ❣ ❤ ❣ ❤

Sujet Verbe

Incroyable… Magique… Parfait… BREL

Pierre-Louis Guenette

Merci , Thanx for that unknown version of a beautiful strong song... In 1978 , when J.Brel died and i remember a friend of mine who felt terribly sad of Brel's passing ... my words are quite meaningless, but for the meaning of love/friendship etc... which is eternal ;) // Merci pour cette version inconnue d'une forte et belle chanson ... En 1978, quand J.Brel est mort , je me souviens d'un de mes amis qui se sentait terriblement triste du décès de Brel... mes paroles n'ont aucun sens, mais pour le sens de l'amour /amitié etc... qui est éternelle ;)

nicole guenat

trente cinq ans après, il nous donne toujours cette émotion ; chaque texte reste réalité , tous les themes abordés sont actuels; rien ne peux l'égaler.

Nadia touab

Jamais je ne ma lasserais d'écouter ce grand Brel .Jojo c'est un ami qu'il a connu dans le Sahara Algérien
C'est durant cette visite qu´il rencontre Jojo, Georges Pasquier de son vrai nom qui exerçait dans le pétrole au Sahara.
Il abandonnera sa carrière pour l'amitié de Brel, amitié que beaucoup compareront à celle de Damon et Pythias de l'Antiquité.
Jojo
deviendra le confident de Brel, son chauffeur, son régisseur, son homme
de confiance, son ami le plus proche et le plus intime.

Larminier Dominique

Merci, je cherchais qui était jojo ...

Sylvie COURTOIS

Il disait de lui "c'est la femme de ma vie" !

youcef hamdi cherif

Merci infiniment...

Zaladine PKS

I love the video! Another time another world ... and Brel transports with the song such resigned longing and this desperate blankness- for me absolutely magical. Thank you Mrs Brel for putting this together!

Amalypense

Fred Hidalgo (Paroles et musique) décrit dans son très bon livre "Jacques Brel" comment Brel à force de travail a fait évolué cette version originale bien moyenne pour en faire un véritable chef d'oeuvre.

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