Il a mangé le soleil
Pensées Nocturnes Lyrics


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26ème tour.
Les ânes ont commencé à imiter les poules dans leur dos, pour faire marrer les œufs, qui, de l'intérieur de leur coque, crissaient comme des québecquois en attendant d'éclore. Depuis qu'Il a mangé le soleil, plus moyen d'avoir un œuf au plat. Tous en omelette au sortir de la coquille, brouillés ou même en neige, suivant les facéties des ânes. Avant, le blanc s'étalait bien à plat autour d'un jaune rayonnant au centre de la poêle. Moralité: faut pas faire rire les œufs qu'on veut faire frire. Faut pas que ta poêlée se poile. Plus de jaune rayonnant au centre de la grande poêle du monde. Le soleil a jailli hors de lui-même en dégoulinant comme un camembert fuyard de trois semaines. Depuis 26 tours de lune, il s'est alangui et étiré, tout fondu en filâtres visqueux venus folâtrer dans les poils des Hommes à la Moustache. Il a bloublouté en majesté pendant quelques instants, quelques plops sublimes, de la bubulle ronflaquante, puis le noir, le froid, les conneries des ânes, la pénurie d'œufs au plat, la pénurie de plat même. Avec les œufs rie la Lune, qui s'exhibe les cratères sans pudeur, sans concurrence, et nous brocarde quelques rayons vicelards. Ils miroitent sur la fange crémeuse des restes d'un Soleil englouti, enroulé sur des petits croûtons de Pain Quotidien profondément empalés. Nous aussi, bien empalés, d'ailleurs. Certains jusqu'au trognon, certains jusqu'au quignon, d'autres seulement grognons. Et pour grogner ça grogne. Ca se racle la gorge, ça meugle, ça glapit, ça feule et s'époumone, ça vocifère et ça profère, ça bêle des mots qu'on dirait inventé pour elle. Partout les bruits fusent et fument, tournent, courent, tournent court et repartent en galopant, en galipettant dans un chaos errant d'incohérences douteuses. Les oiseaux ont rejoint le sol, se juchant sur des escarpins de chair volailleuse. Les renards guettent les raisins, et les hommes délaissent la Pomme pour chercher entre la boue et les rochers, des mets plus délectables dans les déchets du grand festin. Au pied du Château de Glace, moi, je cherche l'eau. L'eau, de là, vient à moi sans hâte.
Devant ce château d'eau, à califourchon sur un pilier immense pendouillant entre ses jambes pour inonder de sagesse la pauvre racaille humaine, le Saigneur. Idole de chair monstrueuse, fantasme de millénariste, le livre des Lois serré contre son saint, contre son sein, il prophétise et vend des paradis d'une authenticité de carte postale, cachet de la Poste faisant Foi. Et pourtant l'hérésie est partout, et à ses pieds parade la Vierge de Fer, ondule le Berceau de Judas, claque le Sarcophage de Nuremberg, brille la ceinture de Saint Elmo, gambade le Bouc des Sorcières taquinant le Taureau de Métal entre les brodequins, le knout, l'escapade, la bouline, la veglia, le schandmantel, les poulies, l'épluchoir, le Ling Chi, la griffe espagnole, la cravate colombienne et leurs adorables camarades. Les gens s'en accommodent. Jouent avec même, j'en ai vu un avaler des souris vivantes, qui lui rongeront l'abdomen de l'intérieur. Si c'est-y pas mort-bide...




Overall Meaning

In this dark and vividly surreal song, Pensées Nocturnes describes a world where chaos reigns after someone, referred to as "Il" (he), has eaten the sun. As a result, eggs no longer fry and come out scrambled, omeletted, or even unbearably funny, cracking up awaiting to hatch. The sun has spilled out of its shell and melted into a viscous, stringy form that intertwines with the mustaches of Man, while the moon laughs at the eggs' misfortunes, exposing its craters with no shame. Meanwhile, animals like donkeys imitate chickens, oiseaux descend to the ground, and renard keeps an eye on the grapes. Humans, who seem to be impaled and stuck between rocks, scavenge through the debris of the world, looking for something delicious among ruins. The chaos of the world revels around them, and the Saigenur, a monstrous idol of the flesh with the book of law aligned against his breast, prophesizes and sells paradises of postcard-like authenticity, while at his feet, the Virgin of Iron and the Cradle of Judas sway.


The lyrics create an image of a world that has lost its order and balance after encountering something hideous and powerful. The surrealism employed by the songwriter is intense, where the events being described evoke feelings of disgust, chaos and mayhem. The world is no longer a hospitable place and the change has come abruptly; the sun has been eaten, and mankind is left to scavenge through the ruins for sustenance while the animals try their best to adapt to the new order. Pensées Nocturnes portrays the world as slowly spiraling into madness as the Saigenur preaches from his written scripture, while the Virgin of Iron harnesses the spirits of man, and the Cradle of Judas swings to invoke emotions of terror, disorder, and groaning chaos.


Line by Line Meaning

Les ânes ont commencé à imiter les poules dans leur dos, pour faire marrer les œufs, qui, de l'intérieur de leur coque, crissaient comme des québecquois en attendant d'éclore.
Don't make fun of the things you want to use. The donkeys made fun of the eggs and now they're scrambled. The eggs cracked and sounded like Quebecois waiting to be born.


Depuis qu'Il a mangé le soleil, plus moyen d'avoir un œuf au plat. Tous en omelette au sortir de la coquille, brouillés ou même en neige, suivant les facéties des ânes. Avant, le blanc s'étalait bien à plat autour d'un jaune rayonnant au centre de la poêle.
Now that the sun is gone, eggs are no longer the same. They're scrambled, mixed, and not as perfect as they used to be. The white no longer sits around the perfect center of the yolks, like it used to.


Moralité: faut pas faire rire les œufs qu'on veut faire frire. Faut pas que ta poêlée se poile.
The moral of the story is not to make fun of the things you want to take seriously. Don't let your eggs turn into a mess in the pan.


Plus de jaune rayonnant au centre de la grande poêle du monde. Le soleil a jailli hors de lui-même en dégoulinant comme un camembert fuyard de trois semaines.
The world is missing its most important part, the sun. It has gone and melted away into a gooey mess, like a runaway camembert.


Depuis 26 tours de lune, il s'est alangui et étiré, tout fondu en filâtres visqueux venus folâtrer dans les poils des Hommes à la Moustache. Il a bloublouté en majesté pendant quelques instants, quelques plops sublimes, de la bubulle ronflaquante, puis le noir, le froid, les conneries des ânes, la pénurie d'œufs au plat, la pénurie de plat même.
For 26 cycles of the moon, the melted sun has stretched and wandered around, getting stuck in the mustaches of men. It created beautiful and majestic bubbles for a short while, but then it disappeared into darkness and coldness, leaving us with the donkeys' foolishness and a lack of eggs or any pan to cook them.


Avec les œufs rie la Lune, qui s'exhibe les cratères sans pudeur, sans concurrence, et nous brocarde quelques rayons vicelards. Ils miroitent sur la fange crémeuse des restes d'un Soleil englouti, enroulé sur des petits croûtons de Pain Quotidien profondément empalés.
The moon laughs at our misfortune, showing off its craters without competition. It mocks us with its sly rays that shine on the creamy muck of the remains of a devoured sun, wrapped in deeply rooted croûtons.


Nous aussi, bien empalés, d'ailleurs. Certains jusqu'au trognon, certains jusqu'au quignon, d'autres seulement grognons. Et pour grogner ça grogne. Ca se racle la gorge, ça meugle, ça glapit, ça feule et s'époumone, ça vocifère et ça profère, ça bêle des mots qu'on dirait inventé pour elle.
We're all stuck and trapped. Some are more stuck than others, and some are just angry. We groan and grunt and make all sorts of animal sounds, like we're inventing new words that only we understand.


Partout les bruits fusent et fument, tournent, courent, tournent court et repartent en galopant, en galipettant dans un chaos errant d'incohérences douteuses.
There are strange sounds everywhere, coming and going, spinning and stopping in a chaotic mess of unclear inconsistencies.


Les oiseaux ont rejoint le sol, se juchant sur des escarpins de chair volailleuse. Les renards guettent les raisins, et les hommes délaissent la Pomme pour chercher entre la boue et les rochers, des mets plus délectables dans les déchets du grand festin.
Birds now walk on the ground, standing on their chicken legs. Foxes watch over grapes, and humans abandon the apple to search through the mud and rocks for more delicious scraps.


Au pied du Château de Glace, moi, je cherche l'eau. L'eau, de là, vient à moi sans hâte.
I'm looking for water at the foot of the Ice Castle. The water comes to me slowly from there.


Devant ce château d'eau, à califourchon sur un pilier immense pendouillant entre ses jambes pour inonder de sagesse la pauvre racaille humaine, le Saigneur.
In front of this water castle, sitting on a giant pillar hanging between its legs, the Bleeder sprinkles its wisdom on the poor human scum.


Idole de chair monstrueuse, fantasme de millénariste, le livre des Lois serré contre son saint, contre son sein, il prophétise et vend des paradis d'une authenticité de carte postale, cachet de la Poste faisant Foi.
The monstrous and idolized Bleeder holds the book of laws tightly to its holy chest. It sells paradise postcards, sealed with the Post Office's stamp of faith.


Et pourtant l'hérésie est partout, et à ses pieds parade la Vierge de Fer, ondule le Berceau de Judas, claque le Sarcophage de Nuremberg, brille la ceinture de Saint Elmo, gambade le Bouc des Sorcières taquinant le Taureau de Métal entre les brodequins, le knout, l'escapade, la bouline, la veglia, le schandmantel, les poulies, l'épluchoir, le Ling Chi, la griffe espagnole, la cravate colombienne et leurs adorables camarades.
However, heresy rages on everywhere. At the Bleeder's feet, the Iron Virgin parades, the cradle of Judas rocks, the Nuremberg sarcophagus slams shut, the belt of Saint Elmo shines, and the witches' goat taunts the metal bull between the boots, the knout, the prank, the stay, the vigil, the schandmantel, the pulleys, the plucker, the Ling Chi, the Spanish claw, the Colombian tie and their lovely companions.


Les gens s'en accommodent. Jouent avec même, j'en ai vu un avaler des souris vivantes, qui lui rongeront l'abdomen de l'intérieur. Si c'est-y pas mort-bide...
People adjust and play around with this world, even to the point of swallowing live mice that will eat away at their insides. If that's not dead-end...




Lyrics © O/B/O APRA AMCOS
Written by: Fabien Studer

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Comments from YouTube:

@mortetomb

Quel magnifique et singulier projet que Pensées Nocturnes... Très bel album! Puisse Vaerohn poursuivre encore longtemps ses compositions!

@tribunusplebis6807

Sarkozy a mangé le soleil

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