Précoce, il passe son bac à quinze ans. Puis au lieu d'aller à la fac - et en prétextant des études de médecine, puis de sciences économiques - il hante pendant quatre ans les salles d'art et d'essai et les premiers concerts de rock. Lorsqu'il se résout à « passer aux choses sérieuses », il n'a jamais que dix neuf ans. C'est à cet âge respectable que ce fils unique de la petite bourgeoisie parisienne décide de se passer de papa/maman et de gagner de quoi se payer les voyages qu'il a en tête. Lui qui connaît par cœur l'Angleterre et sa musique, veut découvrir le pays des Dogons, les îles des mers du sud et New York. Il devient donc mercenaire : dans la presse "jeune" – chez Filipacchi –, puis partout où on le paye assez pour qu'il puisse s'offrir son prochain voyage (France Dimanche, Actuel, la presse communiste, Publicis); tout est bon pour financer un week-end à Londres; trois mois à New York; ou une traversée des États-Unis en bus Volkswagen.
Ce sont les années hippies; il devient proche d'Eric Clapton et côtoie toute la scène londonienne de la fin des années soixante. C'est une vie de désordre et d'excès, sans vraie direction, mais elle ne l'inquiète pas: il sait depuis l'enfance qu'il aura un jour assez d'argent devant lui pour devenir peintre - comme son arrière grand oncle, mais sans crever de faim… Et ce jour vient ! J-P a les cheveux jusqu'au milieu du dos; il conduit une antique Jaguar qui consomme autant d'huile que d'essence et décide de créer un mensuel pour jeune fille sentimentales, dont il dédie le premier numéro à Timothy Leary; le pape du L.S.D. (!!!) Contre toute attente, c'est un succès ; il se débarrasse vite du bébé et, avec l'argent de la vente, s'offre une année sabbatique dans une île des Baléares (Ibiza) où, depuis quelques années, se rassemblent ses semblables. La peinture n'a qu'à bien se tenir : Capdevielle arrive ! L'affrontement sera de courte durée : au bout de neuf mois passés dans une écurie reconvertie en atelier, il se rend compte que la solitude l'ennuie et pose ses pinceaux : il continuera à peindre mais n'en fera certainement pas un métier.
Une guitare traîne dans un coin : il la ramasse. Quelques chansons plus tard, de retour à Paris, il présente son travail à un directeur artistique; un contrat est signé la semaine suivante. Le premier 45 tours "Solitude" sort en 1978. Succès immédiat. À ce moment la, le label le distribuant (qui appartient à William Sheller) doit déposer son bilan. Capdevielle se retrouve avec un disque qui passe beaucoup sur les radios et libre de tout contrat. Une chance...
Le président de CBS à l'époque (Alain Lévy), qui cherche à se faire un nom, décide que Capdevielle n'est autre que Rimbaud et Mick Jagger réunis en une seule personne et entreprend de le faire savoir. C'est le début des années quatre vingt, Capdevielle écrit "Quand tu es dans le désert" - l'hymne d'une génération -; les albums de platine et les tournées se succèdent: après "Les enfants des ténèbres et les anges de la rue", c'est "Deux", puis "Le long de la jetée" suivi 6 mois après de "L'ennemi public" et enfin un double live quasi-légendaire: "Dernier Rappel". Dernier rappel… Il a annoncé la couleur… mais personne ne l'a entendu. Pourtant, c'est fini ! Il en a marre du cirque médiatique; de ses "collègues" de la variété poisseuse - qu'il est bien contraint de côtoyer - et même son intérêt pour la vie de rock star s'est éteint. Il fera pourtant huit albums de plus, dans les styles les plus divers – dont les excellents "Politiquement correct" et "Vertigo". Il continue à vivre des "subsides" des majors, mais on le voit de moins en moins à la télé et dans les magazines - et il ne s'en porte pas plus mal…
En 1993 c'est la rupture - qu'il pense définitive. Pendant deux ans, il part étudier le cinéma à UCLA (Californie); quand il revient, il réalise quelques clips, mais là non plus n'est pas le bonheur… La perspective de consacrer trois ans de sa vie à préparer un long métrage et l'idée de devoir motiver plusieurs dizaines de techniciens et de comédiens l'amènent, une fois de plus, à changer de direction.
Son père écoutait de l'Opéra et il a, depuis longtemps, écrit – quand elles lui venaient - des chansons inspirées des compositeurs italiens du début du vingtième siècle. Incapable de les chanter, il les mettait dans un tiroir. Mais Boccelli arrive et un directeur artistique (encore un) se souvient de ces mélodies. Quelques mois pour mettre tout ça en forme; un casting pour trouver une apprentie soprano ne pesant pas cent vingt kilos et c'est l'album Emma Shapplin: Carmine Meo. Triomphe immédiat : Le CD fera le tour du monde et sera vendu à deux millions et demi d'exemplaires dans quarante pays. Capdevielle récidive en 2001 avec un opéra néoclassique Atylantos, inspiré de la légende de l'Atlantide. Mais le métier de dresseur de soprano est une occupation dangereuse ; lassé de recevoir des coups de couteau dans le dos, Capdevielle abandonne très vite les castafiores à leurs trilles.
Le revoilà avec un nouvel album qui, comme l'artiste l'indique lui-même, est plus un nouveau départ qu'un retour. Accompagné de quelques musiciens (David Hallyday à la batterie, Philippe Wampas à la guitare) il nous livre un pur produit de rock en français : "Hérétique #13", opus engagé dans lequel il évoque avec ironie des sujets aussi divers que la télévision, l'impérialisme américain, l'hypermodernité faite d'une "surenchère d'information", la démocratie ou encore l'amour. Côté musical, il impose un rock "hérétique" (des riffs et des guitares qui claquent) proche de ses débuts.
Salome
Jean-Patrick Capdevielle Lyrics
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Malgré ma canne blanche, je l'ai vite reconnue
Avec ses yeux peints couleur mélodrame
On fait tout c' qu'on peut du temps et d' son âme
J'attendais la nuit à l'ombre de l'usine
J' regardais ma vie comme un vieux magazine
Le vent était chaud, le ciel plein de rouge
Elle est v'nue vers moi pour m'apprendre mon rôle
Quand ma solitude n'était vraiment pas drôle
J'ai senti l'orage quand ma voix s'est cassée
Mais déjà je dansais comme un clown sur la trace de
Salomé
Y avait dans son lit quelques cartes égyptiennes
Elle m'a demandé de deviner la mienne
Plongeant dans mes yeux, elle jouait les sirènes
Moi j'étais son fou, elle était ma reine
Avant de sortir, j'ai volé toutes ses cartes
J'en f'rai des souvenirs pour ses amants qui partent
Elle semblait dormir, j'ai cru qu'elle revait
Ma chance est fragile, fallait pas l'user
En sortant, c'est marrant, j'ai pas fait de vacarme
Mais j'ai vu ce fou s' pendre au signal d'alarme
Une fois dans la rue, j'ai enfin respiré
Il pleuvait mais le vent de minuit a chanté pour Salomé
J'entends l' pauvre Oscar appeler saint Jean-Baptiste
Pour lui demander si l' temps qui passe existe
Sur le bord du puits, quand l'autre a maudit
L'ombre en plein midi, personne n'a compris
Oscar est parti sous la nuit d'équinoxe
Il a juste laissé sa paire de gants de boxe
Tout était en place, le rideau s'est l'vé
Les juges ont crié: Place aux condamnés
Tout ca peut paraitre une bien étrange histoire
La morale est loin dans l' fond de ma mémoire
Une bille a sonné comme un vieux bouclier
Quand le vent tournera qui venait me parler de Salomé.
The song Salomé by Jean-Patrick Capdevielle is a haunting and enigmatic tale of a chance encounter with a woman on a hot summer evening. The singer of the song describes seeing this woman on his avenue, and recognizing her despite his blindness (indicated by the cane he carries). The woman has eyes painted in the style of melodramas, suggesting a kind of stylized performance or façade. The singer notes that they are all trying to make the most of their time and soul.
The song then describes the singer waiting in the shadow of a factory, watching his life pass him by like an old magazine. The wind is hot and the sky is red, and the woman is seen walking on a boat that is moving. She approaches the singer and tells him his role. The singer feels a storm brewing as his voice breaks, but he still dances like a clown on the trail of Salomé.
The lyrics then describe a scene in which the woman and narrator are in her bedroom, with some Egyptian cards on her bed. The singer steals the cards as a souvenir for her departing lovers, and sees the woman appear to be sleeping. The song ends with a strange and cryptic reference to Oscar, who calls on Saint John the Baptist and questions the existence of time. This is followed by a description of Oscar leaving his gloves and the judges preparing to pass sentence. The song ends with a mysterious reference to a bell ringing like an old shield, and the wind that came to speak to the singer of Salomé.
Line by Line Meaning
Quand j' l'ai vue trainer le long de mon avenue
When I saw her walking along my avenue
Malgré ma canne blanche, je l'ai vite reconnue
Despite my white cane, I recognized her quickly
Avec ses yeux peints couleur mélodrame
With her melodramatic eyes painted
On fait tout c' qu'on peut du temps et d' son âme
We do all we can with time and our soul
J'attendais la nuit à l'ombre de l'usine
I was waiting for nightfall in the shadow of the factory
J' regardais ma vie comme un vieux magazine
I looked at my life like an old magazine
Le vent était chaud, le ciel plein de rouge
The wind was hot, the sky full of red
Elle marchait sur un bateau qui bouge
She was walking on a swaying boat
Elle est v'nue vers moi pour m'apprendre mon rôle
She came to me to teach me my role
Quand ma solitude n'était vraiment pas drôle
When my loneliness was really not funny
J'ai senti l'orage quand ma voix s'est cassée
I felt the storm when my voice broke
Mais déjà je dansais comme un clown sur la trace de Salomé
But already I was dancing like a clown on Salomé's trail
Y avait dans son lit quelques cartes égyptiennes
There were some Egyptian cards on her bed
Elle m'a demandé de deviner la mienne
She asked me to guess mine
Plongeant dans mes yeux, elle jouait les sirènes
Diving into my eyes, she played the siren
Moi j'étais son fou, elle était ma reine
I was her fool, she was my queen
Avant de sortir, j'ai volé toutes ses cartes
Before leaving, I stole all her cards
J'en f'rai des souvenirs pour ses amants qui partent
I will make memories out of them for her departing lovers
Elle semblait dormir, j'ai cru qu'elle revait
She seemed to be sleeping, I thought she was dreaming
Ma chance est fragile, fallait pas l'user
My luck is fragile, I shouldn't use it up
En sortant, c'est marrant, j'ai pas fait de vacarme
When I left, it's funny, I didn't make any noise
Mais j'ai vu ce fou s' pendre au signal d'alarme
But I saw that crazy person hanging on the alarm signal
Une fois dans la rue, j'ai enfin respiré
Once in the street, I finally breathed
Il pleuvait mais le vent de minuit a chanté pour Salomé
It was raining but the midnight wind sang for Salomé
J'entends l' pauvre Oscar appeler saint Jean-Baptiste
I hear poor Oscar calling Saint John the Baptist
Pour lui demander si l' temps qui passe existe
To ask him if time passing really exists
Sur le bord du puits, quand l'autre a maudit
On the edge of the well, when the other cursed
L'ombre en plein midi, personne n'a compris
The shadow in broad daylight, no one understood
Oscar est parti sous la nuit d'équinoxe
Oscar left under the night of the equinox
Il a juste laissé sa paire de gants de boxe
He just left his pair of boxing gloves
Tout était en place, le rideau s'est l'vé
Everything was in place, the curtain rose
Les juges ont crié: Place aux condamnés
The judges shouted: Place for the condemned
Tout ca peut paraitre une bien étrange histoire
All of this may seem like a very strange story
La morale est loin dans l' fond de ma mémoire
The moral is far in the back of my memory
Une bille a sonné comme un vieux bouclier
A marble rang like an old shield
Quand le vent tournera qui venait me parler de Salomé
When the wind changes who was talking to me about Salomé
Lyrics © O/B/O APRA AMCOS
Written by: Capdevielle Jean-patrick
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@lolafouache2777
Quand j' l'ai vue traîner le long de mon avenue
Malgré ma canne blanche, je l'ai vite reconnue
Avec ses yeux peints couleur mélodrame
On fait tout c' qu'on peut du temps et d' son âme
J'attendais la nuit à l'ombre de l'usine
J' regardais ma vie comme un vieux magazine
Le vent était chaud, le ciel plein de rouge
Elle marchait sur un bateau qui bouge
Elle est v'nue vers moi pour m'apprendre mon rôle
Quand ma solitude n'était vraiment pas drôle
J'ai senti l'orage quand ma voix s'est cassée
Mais déjà je dansais comme un clown sur la trace de
Salomé
Y avait dans son lit quelques cartes égyptiennes
Elle m'a demandé de deviner la mienne
Plongeant dans mes yeux, elle jouait les sirènes
Moi j'étais son fou, elle était ma reine
Avant de sortir, j'ai volé toutes ses cartes
J'en f'rai des souvenirs pour ses amants qui partent
Elle semblait dormir, j'ai cru qu'elle rêvait
Ma chance est fragile, fallait pas l'user
En sortant, c'est marrant, j'ai pas fait de vacarme
Mais j'ai vu ce fou s' pendre au signal d'alarme
Une fois dans la rue, j'ai enfin respiré
Il pleuvait mais le vent de minuit a chanté pour Salomé
J'entends l' pauvre Oscar appeler saint Jean-Baptiste
Pour lui demander si l' temps qui passe existe
Sur le bord du puits, quand l'autre a maudit
L'ombre en plein midi, personne n'a compris
Oscar est parti sous la nuit d'équinoxe
Il a juste laissé sa paire de gants de boxe
Tout était en place, le rideau s'est l'vé
Les juges ont crié: Place aux condamnés
Tout ça peut paraître une bien étrange histoire
La morale est loin dans l' fond de ma mémoire
Une bille a sonné comme un vieux bouclier
Quand le vent tournera qui venait me parler de Salomé.
@jeannot606
Une très belle chanson...Un super souvenir de jeunesse...Un chanteur qui n'a pas vendu son âme au diable !
@shermandozer8086
Mate I hope you like this one too : https://www.youtube.com/watch?v=aHzAFB_eDw4&t=902s
@bohemeboheme7075
J'ai 56 ans et je ne m'en lasse pas
@brunoleverd6788
j'avais 20 ans quand j'écoutais pour la première fois JPC maintenant j'en ai 56 et ses chansons me font toujours autant d'effets . . . ! .MERCI à toi JP . UN GRAND FAN . Bruno
@pierre-pierremoisan9043
j'avais le meme age quand cette chanson est sortie ...ma préfére de jp capdevielle melodie sublime inoubliable quand on a 20 ans et encore plus a 60 ans
@shermandozer8086
Same for me I also like his desert song !
@crimson685
En 1982, j' écoutais cette chanson. Elle est indémodable. Toute la nostalgie des paroles et de la musique.
@legocelie2598
Je l'ai écouté en boucle très souvent, j'adorais aussi quand t'es dans le désert.👍
@osseletsmanman1630
ce 33 tour il n y a rien a jeter rien mais alors rien du tout je ne m en lasse pas pas pris une ride j ose dire presque intemporel cet album est en bonne place dans mon panthéon imaginaire
@hugheslallemand
Une vraie giffle, tellement de souvenirs jean pat un poète comme j'en ai rarement vu, merci d'avoir déposé ça, 2000fois merci tellement de choses sont remontées en l'écoutant.. Séquence émotion.