La Vie Moderne
Léo Ferré Lyrics


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Mon/Ton père avait quatorze enfants
Et si j'me/j' te nippe chez Dior maint'nant
Aucun rapport évidemment
Ma vertu s'est mal défendue
Jamais personne n'en a rien su
Mais quand j' l'ai su y en avait plus

La vie moderne, vie moderne

J'avais un nez comme Cyrano
Un grand, un bath, un rigolo
Un vrai radar à gigolo
Depuis qu'on m' la récupéré
Dans un' clinique à bon marché
J' peux mêm' plus r'nifler les michées

La vie moderne, vie moderne

Avec dix ronds de fécondant
La biologie fait des enfants
Qui rentr'nt tout seule chez leur maman
Dans les labos y'a des cornus
Et dans la rue y'a plus d' cocus
La poul' fait l'oeuf mais ne chant' plus

La vie moderne, vie moderne

Les journaux c'est comm' les pansements
Faut en changer de temps en temps
Sinon ça vous froiss' les idées
Et puis d'abord faut pas d'idées
Car les idées ça fait penser
Et les pensées ça fait gueuler

La vie moderne, vie moderne

Y'a un monsieur qui vient chez moi/toi
Chaqu' fois qu'il rentr' c'est du pied droit
Le gauch' c'est pour les bonnes manières
Il lit Sagan tutti quanti
Quant à Balzac y s' demande si
C'est un gazier ou un notaire

La vie moderne, vie moderne

Y'a des gens qui font "exotique"
Qui pour bouffer à l'as de pique
S'en iraient même jusqu'à Pékin
Moi sans visa ni prospectus
Avec un carnet d'autobus
J' vois des tas d' gens même des ricains /et j' vais pas loin

La vie moderne, vie moderne

Les magasins sont débordés
On y vend des diam's en papier
De ceux qu'on peut pas vous faucher
Des mouchoirs qui n' serv'nt qu' un' seul'fois
Comm' ça au moins on sait à quoi
A quoi ça sert d'avoir dix doigts

La vie moderne, vie moderne

C'est comm' les machines à laver
Ça vous lessiv'tout un quartier
Et puis ça s' passe incognito
C'est pas comm' cell's du Portugal
Si ell's lavaient y aurait pas d' mal
Mais ell's repass'nt à la radio

La vie moderne, vie moderne

La gloire c'est comm' le sex-appeal
Faut du rimmel pour pas qu'ell' file
Ou qu'ell' finiss' dans un potin
Faut la traiter comme une copine
Ici ailleurs ou chez Maxim'
Et puis l'asseoir sur le Bottin

La vie moderne, vie moderne

Y'a la natur'qu' est en folie,
Dans les sillons ça fait du bruit,
C'est la Marseillais' du printemps,
Les feuill's des arbres se font jolies,
Y'a d' la chlorophyll' dans leur lit
Pour qu'on s' rinc' l'oeil et puis les dents

La vie moderne, vie moderne

Dans les usin's y'a plus personne
Ça fait plus net quand midi sonne
Et qu' miss robot dans' la polka
Y'a des boulons électroniques
Qui s' viss'nt tout seuls c'est fantastique
Et qui vont pas au syndicat

La vie moderne, vie moderne

Grand-mère avait les cheveux longs
Grand-papa lui roulait l' chignon
En roucoulant comme un pigeon
Mon/ton jules à moi/toi roule ses mégots
En m'/s' disant quel est l' saligaud
Qu' a brouté l' blé qu' t' avais dans l' dos

La vie moderne, vie moderne

A New York il y a des maisons
Qui chatouill'nt les pieds du Patron
Qui chauss'nt du 45 hectares
A Paris il y a des sous-sols
Où l'on caus' avec des bémols
Qui gratt'nt le ciel comme un' guitare





La vie moderne, vie moderne

Overall Meaning

The song "La Vie Moderne" by Leo Ferre reflects on the changes and advancements in society in the mid-20th century. The song begins by stating that the singer's father had fourteen children, but even if the singer herself were to dress in Dior, there would be no connection between the two things. The lyrics then delve into how the "modern life" has changed people, such as the singer admitting that her virtue was not well-protected and nobody knew until after it was gone. The song remarks on the advancements in science, including how with just ten sperm, biology can now create a child who will return home to their mother alone. Additionally, newspapers are criticized for their changing ideas and the fact that having ideas leads to controversial thoughts.


Line by Line Meaning

Mon/Ton père avait quatorze enfants
My/Your father had fourteen children


Et si j'me/j' te nippe chez Dior maint'nant
And if I/you dress up at Dior now


Aucun rapport évidemment
No connection, obviously


Ma vertu s'est mal défendue
My virtue has not been well defended


Jamais personne n'en a rien su
No one has ever known


Mais quand j' l'ai su y en avait plus
But when I found out, there were no more


La vie moderne, vie moderne
Modern life, life modern


J'avais un nez comme Cyrano
I had a nose like Cyrano's


Un grand, un bath, un rigolo
A big, handsome, funny guy


Un vrai radar à gigolo
A real radar for gigolos


Depuis qu'on m' la récupéré
Since they fixed it up for me


Dans un' clinique à bon marché
In a cheap clinic


J' peux mêm' plus r'nifler les michées
I can't even smell breasts anymore


Avec dix ronds de fécondant
With ten rounds of fertility


La biologie fait des enfants
Biology makes children


Qui rentr'nt tout seule chez leur maman
Who go back home alone to their mother


Dans les labos y'a des cornus
In labs there are horned men


Et dans la rue y'a plus d' cocus
And on the street there are no more cuckolds


La poul' fait l'oeuf mais ne chant' plus
The hen lays eggs but no longer sings


Les journaux c'est comm' les pansements
Newspapers are like band-aids


Faut en changer de temps en temps
You have to change them from time to time


Sinon ça vous froiss' les idées
Otherwise it messes up your ideas


Et puis d'abord faut pas d'idées
And first of all, you shouldn't have any ideas


Car les idées ça fait penser
Because ideas make you think


Et les pensées ça fait gueuler
And thoughts make you yell


Y'a un monsieur qui vient chez moi/toi
There's a man who comes to me/you


Chaqu' fois qu'il rentr' c'est du pied droit
Every time he enters, he steps with his right foot


Le gauch' c'est pour les bonnes manières
The left is for good manners


Il lit Sagan tutti quanti
He reads everyone's Sagan


Quant à Balzac y s' demande si
As for Balzac, he wonders whether


C'est un gazier ou un notaire
He's a guy or a notary


Y'a des gens qui font "exotique"
There are people who do "exotic"


Qui pour bouffer à l'as de pique
Who eat at the Ace of Spades


S'en iraient même jusqu'à Pékin
They would even go to Beijing


Moi sans visa ni prospectus
Me without a visa or brochure


Avec un carnet d'autobus
With a bus pass


J' vois des tas d' gens même des ricains /et j' vais pas loin
I see lots of people, even Americans, and I don't go far


Les magasins sont débordés
Stores are overwhelmed


On y vend des diam's en papier
They sell paper diamonds there


De ceux qu'on peut pas vous faucher
The ones you can't steal


Des mouchoirs qui n' serv'nt qu' un' seul'fois
Tissues that only serve once


Comm' ça au moins on sait à quoi
At least that way we know


A quoi ça sert d'avoir dix doigts
What's the point of having ten fingers?


C'est comm' les machines à laver
It's like washing machines


Ça vous lessiv'tout un quartier
It washes a whole neighborhood for you


Et puis ça s' passe incognito
And then it happens incognito


C'est pas comm' cell's du Portugal
It's not like those in Portugal


Si ell's lavaient y aurait pas d' mal
If they washed there would be no harm


Mais ell's repass'nt à la radio
But they're ironed on the radio


La gloire c'est comm' le sex-appeal
Fame is like sex-appeal


Faut du rimmel pour pas qu'ell' file
You need mascara so it doesn't run


Ou qu'ell' finiss' dans un potin
Or end up in a scandal


Faut la traiter comme une copine
You have to treat it like a girlfriend


Ici ailleurs ou chez Maxim'
Here, elsewhere or at Maxim's


Et puis l'asseoir sur le Bottin
And then sit it on the phonebook


Y'a la natur'qu' est en folie,
Nature is going crazy


Dans les sillons ça fait du bruit,
In the furrows it makes noise


C'est la Marseillais' du printemps,
It's the Marseille's of spring


Les feuill's des arbres se font jolies,
The leaves of the trees make themselves pretty


Y'a d' la chlorophyll' dans leur lit
There's chlorophyll in their bed


Pour qu'on s' rinc' l'oeil et puis les dents
So that we can rinse our eyes and teeth


Dans les usin's y'a plus personne
There is no one left in the factories


Ça fait plus net quand midi sonne
It's clearer when noon rings


Et qu' miss robot dans' la polka
And miss robot dances the polka


Y'a des boulons électroniques
There are electronic bolts


Qui s' viss'nt tout seuls c'est fantastique
They screw themselves, it's fantastic


Et qui vont pas au syndicat
And who don't go to the union


Grand-mère avait les cheveux longs
Grandma had long hair


Grand-papa lui roulait l' chignon
Grandpa used to roll her hair up


En roucoulant comme un pigeon
Cooing like a pigeon


Mon/ton jules à moi/toi roule ses mégots
My/Your boyfriend rolls his cigarette butts


En m'/s' disant quel est l' saligaud
Telling me/you what a bastard he is


Qu' a brouté l' blé qu' t' avais dans l' dos
Who grazed on the wheat you had on your back


A New York il y a des maisons
In New York, there are houses


Qui chatouill'nt les pieds du Patron
That tickle the boss's feet


Qui chauss'nt du 45 hectares
That wear 45-hectare shoes


A Paris il y a des sous-sols
In Paris, there are basements


Où l'on caus' avec des bémols
Where we speak with sharps and flats


Qui gratt'nt le ciel comme un' guitare
That scratch the sky like a guitar


La vie moderne, vie moderne




Lyrics © Peermusic Publishing, LES NOUVELLES EDITIONS MERIDIAN
Written by: Léo FERRE

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Philippe Baudet

@ALL OVER Je découvre votre réponse à l'instant. Je sais qu'Hubert-Félix Thiéfaine est un admirateur fervent de Léo Ferré. Il a d'ailleurs donné une version mémorable de "La Mémoire et la mer". (Entre autres...)
Quant à Ferré lui-même, vous pouvez, et c'est ce que visiblement vous faites, juger par vous-même de son apport à l'Art - avec un grand A. Pour ma part, je ne peux que témoigner de ce que j'ai vu sur scène, jadis, et qu'aucun discours ne peut remplacer. Je peux vous dire que j'ai découvert vraiment Ferré en 1973 avec la sortie du disque : "Il n'y a plus rien". Que ce fut pour moi un choc émotionnel et artistique sans pareil. Que j'avais auparavant, au tout début de l'adolescence, entrevu Léo Ferré à la télévision chez ma grand-mère, dans l'émission "Discorama" de Denise Glaser. Et que le petit écran m'avait happé, si je puis dire. Beaucoup ne supportent pas Ferré quand ils le voient à la télé, voire lui vouent une haine viscérale. Pour moi ce fut tout le contraire. J'ai été immédiatement fasciné par cet homme à la sensibilité exacerbée. Je connaissais alors Brassens et Brel, pas du tout Ferré ! Puis, quelques petites années passèrent, et comme je vous l'ai dit, je l'ai vraiment découvert, poétiquement, musicalement, vocalement, en m'achetant son dernier disque alors, tout chaud sorti, dans les rayons de la FNAC : "Il n'y a plus rien". Je ne m'attendais à ça. J'écoutais jusque-là Pink-Floyd et de la musique classique (pour résumer bien sûr). En achetant mon premier Ferré je m'attendais à entendre de la chanson française de (haute) qualité. Mais ce que m'a révélé ce premier disque (pour moi) de Ferré, c'était de la musique ! de la poésie ! du chant porté à incandescence !
Puis, mon premier concert Ferré, ce fut celui du Palais des congrès en 1975 : Ferré dirigeant l’Orchestre symphonique Pasdeloup. C'est vous dire comme je fus comblé alors.
Ensuite je l'ai suivi régulièrement : J'ai acheté tous ses disques, lu tous ses textes (du moins tous ceux publiés jusque là), assisté à (presque) tous ses nouveaux concerts...
Et comme je l'ai déjà dit, je crois, cet artiste était très varié dans son expression. Il s'adaptait du mieux qu'il pouvait à la forme de spectacle qui s'imposait à lui : et quand cette forme prenait l'aspect d'un (modeste ? ça, c'est à voir !) récital, il montrait alors une facette beaucoup plus intime, faisait preuve d'un grand sens de l'humour. Et l'on avait alors... De la fantaisie. Un art de conteur. De l'anecdote qui étonne ceux qui ne l'ont jamais vu sur scène. Un autre Léo Ferré quoi.
Puis je l'ai rencontré en personne, après un concert, dans sa loge de l'Auditorium Maurice-Ravel, à Lyon.
Il y avait sa femme, Marie-Christine, fort aimable personne avec laquelle nous avons eu le temps d'échanger des propos chaleureux, bloqués que nous étions par la neige nous empêchant de sortir pendant un petit moment du couloir de l'auditorium.
Auparavant, dans la loge, ma fille âgée de 5 ans à l'époque, a eu l'insigne honneur de recevoir deux bises de Léo sur ses joues. De même, pour femme, deux bises aussi.
Aucune parole de haute volée, non. Une fois la timidité évacuée des deux côtés (cela vous étonnera peut-être d'apprendre que le Grand Artiste était un homme timide), quelques mots tout simples. Des mots de tous les jours. ("Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid.")
Je laisse le soin à ceux qui le haïssent viscéralement d'épancher leurs flots de bile noire sur ce monsieur. (A chacun son Ferré, eh oui ! que voulez-vous. Cela ne se discute pas. C'est comme pour le lait, certains ne le supporte pas, tel "Léo-Benoît Misère", d'autres s'en pourlèchent les babines. Je parle du lait bien sûr...)



L'hist Nouveau

Mon père avait quatorze enfants
Et si tu nippe chez Dior maint'nant
Aucun rapport évidemment
Ma vertu s'est mal défendue
Jamais personne n'en a rien su
Mais quand j' l'ai su y en avait plus
La vie moderne, vie moderne
J'avais un nez comme Cyrano
Un grand, un bath, un rigolo
Un vrai radar à gigolo
Depuis qu'on m' la récupéré
Dans un' clinique à bon marché
J' peux mêm' plus r'nifler les michées
La vie moderne, vie moderne
Avec dix ronds de fécondant
La biologie fait des enfants
Qui rentr'nt tout seule chez leur maman
Dans les labos y'a des cornus
Et dans la rue y'a plus d' cocus
La poul' fait l'oeuf mais ne chant' plus
La vie moderne, vie moderne
Les journaux c'est comm' les pansements
Faut en changer de temps en temps
Sinon ça vous froiss' les idées
Et puis d'abord faut pas d'idées
Car les idées ça fait penser
Et les pensées ça fait gueuler
La vie moderne, vie moderne
Y'a un monsieur qui vient chez moi/toi
Chaqu' fois qu'il rentr' c'est du pied droit
Le gauch' c'est pour les bonnes manières
Il lit Sagan tutti quanti
Quant à Balzac y s' demande si
C'est un gazier ou un notaire
La vie moderne, vie moderne
Y'a des gens qui font "exotique"
Qui pour bouffer à l'as de pique
S'en iraient même jusqu'à Pékin
Moi sans visa ni prospectus
Avec un carnet d'autobus
J' vois des tas d' gens même des ricains /et j' vais pas loin
La vie moderne, vie moderne
Les magasins sont débordés
On y vend des diam's en papier
De ceux qu'on peut pas vous faucher
Des mouchoirs qui n' serv'nt qu' un' seul'fois
Comm' ça au moins on sait à quoi
A quoi ça sert d'avoir dix doigts
La vie moderne, vie moderne
C'est comm' les machines à laver
Ça vous lessiv'tout un quartier
Et puis ça s' passe incognito
C'est pas comm' cell's du Portugal
Si ell's lavaient y aurait pas d' mal
Mais ell's repass'nt à la radio
La vie moderne, vie moderne
La gloire c'est comm' le sex-appeal
Faut du rimmel pour pas qu'ell' file
Ou qu'ell' finiss' dans un potin
Faut la traiter comme une copine
Ici ailleurs ou chez Maxim'
Et puis l'asseoir sur le Bottin
La vie moderne, vie moderne
Y'a la natur'qu' est en folie,
Dans les sillons ça fait du bruit,
C'est la Marseillais' du printemps,
Les feuill's des arbres se font jolies,
Y'a d' la chlorophyll' dans leur lit
Pour qu'on s' rinc' l'oeil et puis les dents
La vie moderne, vie moderne
Dans les usin's y'a plus personne
Ça fait plus net quand midi sonne
Et qu' miss robot dans' la polka
Y'a des boulons électroniques
Qui s' viss'nt tout seuls c'est fantastique
Et qui vont pas au syndicat
La vie moderne, vie moderne
Grand-mère avait les cheveux longs
Grand-papa lui roulait l' chignon
En roucoulant comme un pigeon
Mon/ton jules à moi/toi roule ses mégots
En m'/s' disant quel est l' saligaud
Qu' a brouté l' blé qu' t' avais dans l' dos
La vie moderne, vie moderne
A New York il y a des maisons
Qui chatouill'nt les pieds du Patron
Qui chauss'nt du 45 hectares
A Paris il y a des sous-sols
Où l'on caus' avec des bémols
Qui gratt'nt le ciel comme un' guitare
La vie moderne, vie moderne



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Philippe Baudet

Sacrément balèze ! Je ne me lasse pas de cette chanson. Comme Vitrines. Etc.
J'ai vu Léo Ferré des dizaines de fois sur scène (plus de vingt fois), une petite partie de ces concerts avec orchestre symphonique. Trois ou quatre fois seulement hélas. Les plus sublimes évidemment : avec des morceaux (difficiles de les appeler encore des chansons) qui vous transportent au septième ciel. Mais le plus souvent des récitals piano-voix ou voix accompagnée de bandes magnétiques. (Hélas ? C'est ce que je me disais au début, et puis finalement je m'y suis fait : cela montrait une autre des facettes de Ferré. Des spectacles avec beaucoup d'humour (ce qui étonne toujours ceux qui n'ont jamais vu Léo Ferré sur scène), de tragique aussi, et également de tragicomédie comme avec La Vie moderne, Vitrines, et d'autres de ce genre...

ALL OVER

Mr baudet vous avez le goût du grand art ! C'est si rare, car l'obscurantisme fait des petits de jours en jours.je suis émerveillée de savoir que vous avez vu l'incommensurable léo.avez vous pu le rencontrer.pour ma part j'ai eu l'honneur de rencontrer 4fois Hubert dans sa loge,il m'a fait assister aux balances il m'a parlé de Léo c'était fou,!! Pouvez vous m'en dire un peu plus.

Philippe Baudet

@ALL OVER Je découvre votre réponse à l'instant. Je sais qu'Hubert-Félix Thiéfaine est un admirateur fervent de Léo Ferré. Il a d'ailleurs donné une version mémorable de "La Mémoire et la mer". (Entre autres...)
Quant à Ferré lui-même, vous pouvez, et c'est ce que visiblement vous faites, juger par vous-même de son apport à l'Art - avec un grand A. Pour ma part, je ne peux que témoigner de ce que j'ai vu sur scène, jadis, et qu'aucun discours ne peut remplacer. Je peux vous dire que j'ai découvert vraiment Ferré en 1973 avec la sortie du disque : "Il n'y a plus rien". Que ce fut pour moi un choc émotionnel et artistique sans pareil. Que j'avais auparavant, au tout début de l'adolescence, entrevu Léo Ferré à la télévision chez ma grand-mère, dans l'émission "Discorama" de Denise Glaser. Et que le petit écran m'avait happé, si je puis dire. Beaucoup ne supportent pas Ferré quand ils le voient à la télé, voire lui vouent une haine viscérale. Pour moi ce fut tout le contraire. J'ai été immédiatement fasciné par cet homme à la sensibilité exacerbée. Je connaissais alors Brassens et Brel, pas du tout Ferré ! Puis, quelques petites années passèrent, et comme je vous l'ai dit, je l'ai vraiment découvert, poétiquement, musicalement, vocalement, en m'achetant son dernier disque alors, tout chaud sorti, dans les rayons de la FNAC : "Il n'y a plus rien". Je ne m'attendais à ça. J'écoutais jusque-là Pink-Floyd et de la musique classique (pour résumer bien sûr). En achetant mon premier Ferré je m'attendais à entendre de la chanson française de (haute) qualité. Mais ce que m'a révélé ce premier disque (pour moi) de Ferré, c'était de la musique ! de la poésie ! du chant porté à incandescence !
Puis, mon premier concert Ferré, ce fut celui du Palais des congrès en 1975 : Ferré dirigeant l’Orchestre symphonique Pasdeloup. C'est vous dire comme je fus comblé alors.
Ensuite je l'ai suivi régulièrement : J'ai acheté tous ses disques, lu tous ses textes (du moins tous ceux publiés jusque là), assisté à (presque) tous ses nouveaux concerts...
Et comme je l'ai déjà dit, je crois, cet artiste était très varié dans son expression. Il s'adaptait du mieux qu'il pouvait à la forme de spectacle qui s'imposait à lui : et quand cette forme prenait l'aspect d'un (modeste ? ça, c'est à voir !) récital, il montrait alors une facette beaucoup plus intime, faisait preuve d'un grand sens de l'humour. Et l'on avait alors... De la fantaisie. Un art de conteur. De l'anecdote qui étonne ceux qui ne l'ont jamais vu sur scène. Un autre Léo Ferré quoi.
Puis je l'ai rencontré en personne, après un concert, dans sa loge de l'Auditorium Maurice-Ravel, à Lyon.
Il y avait sa femme, Marie-Christine, fort aimable personne avec laquelle nous avons eu le temps d'échanger des propos chaleureux, bloqués que nous étions par la neige nous empêchant de sortir pendant un petit moment du couloir de l'auditorium.
Auparavant, dans la loge, ma fille âgée de 5 ans à l'époque, a eu l'insigne honneur de recevoir deux bises de Léo sur ses joues. De même, pour femme, deux bises aussi.
Aucune parole de haute volée, non. Une fois la timidité évacuée des deux côtés (cela vous étonnera peut-être d'apprendre que le Grand Artiste était un homme timide), quelques mots tout simples. Des mots de tous les jours. ("Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid.")
Je laisse le soin à ceux qui le haïssent viscéralement d'épancher leurs flots de bile noire sur ce monsieur. (A chacun son Ferré, eh oui ! que voulez-vous. Cela ne se discute pas. C'est comme pour le lait, certains ne le supporte pas, tel "Léo-Benoît Misère", d'autres s'en pourlèchent les babines. Je parle du lait bien sûr...)

Alain JESTIN

J'adore les textes réalistes de Léo Ferré.

Solidarité Pont ROMILLY

Paix à son âme.
Dans de nombreux moments tu accompagnes les rescapés dans leur solitude

Goldfinger83130

Et toi Léo ta modernité est encore et toujours hallucinante. Un siècle d'avance sur les autres !

Véronique Dullier

Un profete

Jy El

ha si il était là qu'en chanterait il ? c'est devenu si dingue cette "vie moderne"..merci Léo ..

Euline Palie

"Les journaux, c'est comme les pansements,
Il faut en changer de temps en temps,
Sinon ça vous froisse les idées.
Et puis d'abord, faut pas d'idées,
Car les idées ça fait penser,
Et les pensées ça fait gueuler"

L'hist Nouveau

Mon père avait quatorze enfants
Et si tu nippe chez Dior maint'nant
Aucun rapport évidemment
Ma vertu s'est mal défendue
Jamais personne n'en a rien su
Mais quand j' l'ai su y en avait plus
La vie moderne, vie moderne
J'avais un nez comme Cyrano
Un grand, un bath, un rigolo
Un vrai radar à gigolo
Depuis qu'on m' la récupéré
Dans un' clinique à bon marché
J' peux mêm' plus r'nifler les michées
La vie moderne, vie moderne
Avec dix ronds de fécondant
La biologie fait des enfants
Qui rentr'nt tout seule chez leur maman
Dans les labos y'a des cornus
Et dans la rue y'a plus d' cocus
La poul' fait l'oeuf mais ne chant' plus
La vie moderne, vie moderne
Les journaux c'est comm' les pansements
Faut en changer de temps en temps
Sinon ça vous froiss' les idées
Et puis d'abord faut pas d'idées
Car les idées ça fait penser
Et les pensées ça fait gueuler
La vie moderne, vie moderne
Y'a un monsieur qui vient chez moi/toi
Chaqu' fois qu'il rentr' c'est du pied droit
Le gauch' c'est pour les bonnes manières
Il lit Sagan tutti quanti
Quant à Balzac y s' demande si
C'est un gazier ou un notaire
La vie moderne, vie moderne
Y'a des gens qui font "exotique"
Qui pour bouffer à l'as de pique
S'en iraient même jusqu'à Pékin
Moi sans visa ni prospectus
Avec un carnet d'autobus
J' vois des tas d' gens même des ricains /et j' vais pas loin
La vie moderne, vie moderne
Les magasins sont débordés
On y vend des diam's en papier
De ceux qu'on peut pas vous faucher
Des mouchoirs qui n' serv'nt qu' un' seul'fois
Comm' ça au moins on sait à quoi
A quoi ça sert d'avoir dix doigts
La vie moderne, vie moderne
C'est comm' les machines à laver
Ça vous lessiv'tout un quartier
Et puis ça s' passe incognito
C'est pas comm' cell's du Portugal
Si ell's lavaient y aurait pas d' mal
Mais ell's repass'nt à la radio
La vie moderne, vie moderne
La gloire c'est comm' le sex-appeal
Faut du rimmel pour pas qu'ell' file
Ou qu'ell' finiss' dans un potin
Faut la traiter comme une copine
Ici ailleurs ou chez Maxim'
Et puis l'asseoir sur le Bottin
La vie moderne, vie moderne
Y'a la natur'qu' est en folie,
Dans les sillons ça fait du bruit,
C'est la Marseillais' du printemps,
Les feuill's des arbres se font jolies,
Y'a d' la chlorophyll' dans leur lit
Pour qu'on s' rinc' l'oeil et puis les dents
La vie moderne, vie moderne
Dans les usin's y'a plus personne
Ça fait plus net quand midi sonne
Et qu' miss robot dans' la polka
Y'a des boulons électroniques
Qui s' viss'nt tout seuls c'est fantastique
Et qui vont pas au syndicat
La vie moderne, vie moderne
Grand-mère avait les cheveux longs
Grand-papa lui roulait l' chignon
En roucoulant comme un pigeon
Mon/ton jules à moi/toi roule ses mégots
En m'/s' disant quel est l' saligaud
Qu' a brouté l' blé qu' t' avais dans l' dos
La vie moderne, vie moderne
A New York il y a des maisons
Qui chatouill'nt les pieds du Patron
Qui chauss'nt du 45 hectares
A Paris il y a des sous-sols
Où l'on caus' avec des bémols
Qui gratt'nt le ciel comme un' guitare
La vie moderne, vie moderne

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